Note

Beaucoup d’écrivains, y compris moi, ont enseigné que, puisque que « aion » signifie littéralement « siècle », ces phrases sont correctement traduites « pour le siècle » et « pour les siècles des siècles ». De plus, dès lors que « aion » signifie siècle, l’adjectif « aionios » doit signifier « période indéfinie » plutôt que « éternelle » ou « perpétuelle ». Le châtiment et le jugement sont cependant « des siècles durant » plutôt que « éternels ». Ils ne se perpétuent pas à l’infini, pour l’éternité, mais prennent fin quand leur but est atteint. (L’excellent écrivain et homme de Dieu, Andrew Jukes, est probablement à l’origine de cet enseignement).

Depuis que je souscris pleinement à cette conclusion, je crois désormais que la manière de l'atteindre n'est pas juste.. Je crois que l’erreur provient d’une méconnaissance de l’Hébreu que renforce la traduction grecque. Il est certainement vrai que, dans quelques passages du Nouveau Testament, « aion » signifie « siècle ». Cependant, alors qu’en français nous avons la phrase « à perpétuité », le grec littéral est « aux aions » ou « aux aions des aions ». Aux siècles et aux siècles des siècles n’ont aucun sens. Cependant, l’ensemble de ces phrases apparait communément dans la version des Septante pour traduire la phrase en hébreu « à olam » . Le mot grec « aionion » est aussi utilisé pour traduire le mot hébreu « olam ».

Le nom hébreu “olam” ne veut pas dire « une période ». Il vient plutôt de la racine du verbe « alam » qui signifie « cacher ». Le mot « olam » implique « un temps caché ». La phrase « à olam » signifie regarder devant aussi loin qu’il est possible de voir la ligne d’horizon du futur, au-delà de laquelle toute chose est cachée. La phrase « d’ olam » signifie regarder en arrière aussi loin que la ligne d’horizon du passé le permet, au-delà de laquelle toute chose est cachée.

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons que le nom « aion » et l’adjectif « aionios » sont utilisés exactement de la même manière. Ils veulent dire regarder derrière ou devant la ligne d’horizon du temps, au-delà de laquelle nous ne pouvons plus voir. Ces mots font référence à un royaume spirituel caché, qui est avant, pendant et après le temps.

Les choses de Dieu appartiennent à un royaume qui est au-delà du temps. La vie éternelle, ou comme je préfère l’appeler «vie aeonienne », ne signifie pas simplement la vie qui continue pour l’eternité. Elle signifie plutôt une vie spirituelle que nous pouvons expérimenter ici et maintenant, et qui appartient à un royaume qui est au-delà et hors du temps. Jésus a dit « la vie éternelle consiste pour eux à te connaître, toi le seul vrai Dieu, et à connaître Jésus-Christ que tu as envoyé » (Jean 17 : 3). De façon similaire, un jugement « aeonien » n’est pas un jugement qui dure de période en période. C’est plutôt un jugement qui prend place dans un royaume caché de l’esprit.

La science aussi a apporté sa contribution sur ce point. Le temps et l’espace ont eu tous les deux un commencement, peut-être au moment du big bang. Ils auront aussi une fin, peut-être quand l’univers s’effondrera sur lui-même. Dieu lui-même est hors de l’espace et hors du temps. Il les a fait tous les deux. Si le temps cesse d’exister, l’éternité aura-t-elle alors un sens ?

J’ai étudié la signification des mots grec et hébreu de manière plus détaillée, y compris les aspects scientifiques du sujet, dans un article intitulé The Aeonian Realm.

Retourner