RECONCILIATION UNIVERSELLE

ET

PECHE IMPARDONNABLE

Introduction

Bien des gens de nos jours croient en une Réconciliation Universelle. Croire que tout être humain sera finalement réconciliée avec Dieu. Cet enseignement provient, parmi d’autres écritures, des paroles de Paul dans Col 1:19,20 dans lesquelles il dit que par l’intermédiaire de Jésus Dieu réconciliera toutes choses avec lui.

Mais comment cet enseignement peut être en harmonie avec les paroles de Jésus dans Matthieu 12:32 et Marc 3:29 où il est question du péché impardonnable ?

Selon certaines traductions, il a dit que ce péché « ne serait pas pardonné, ni dans ce siècle-ci ni dans le siècle à venir ».

Selon d'autres traductions, il a dit qu'il « ne serait pas pardonné, ni dans ce monde-ci, ni dans le monde à venir ».

Et cela est une énorme différence !

Le siècle à venir implique une période future sur cette terre ; le monde à venir implique ce qui se passe après notre mort.

Aucun pardon dans le monde à venir semble impliquer que les non-croyants passeront l'éternité séparés de Dieu ou qu'ils seront peut-être anéantis et cesseront d'exister.

Aucun pardon dans le siècle à venir laisse la possibilité que, dans un siècle futur, ici sur terre, après le siècle à venir, il y ait réconciliation avec Dieu.

J'explorerai ce problème de traduction plus tard, mais nous devons d'abord considérer la nature de la justice de Dieu et savoir si elle est compatible avec un péché qui ne peut pas être pardonné.

La justice de Dieu

La plupart des enseignements classiques quant à la question de la justice de Dieu est très simple. Tous les êtres humains sont des pêcheurs. Jésus a supporté le fardeau des péchés pour le monde entier. Ceux qui se repentent et placent leur foi en Lui seront pardonnés et passeront l’éternité au ciel avec lui. Ceux qui ne se repentent pas ne seront pas pardonnés et passeront l’éternité dans les tourments en enfer. En d’autres mots, la même récompense attend les croyants et le même châtiment pour tous les non-croyants.

C’est très simple mais non en phase avec la logique, ou la justice, ou, bien sûr, aux Ecritures.

Fondamentalement, Dieu est juste. Isaïe dit « il n’y a pas d’autres dieux en dehors de moi, un Dieu juste et un sauveur » (Isaïe 45:21). Et David écrivit : « le droit et la justice sont les fondements de ton trône » (Psaume 89:14). Le mot hébreu צַדִּיק (tsadiq) signifiant « juste ou droit » apparait 197 fois dans la Bible. Ce monde est plein d’injustice, mais Dieu est juste.

Abraham demanda : « Celui qui juge toute la terre n'exercera-t-il pas la justice ? ». (Gen 18:25).

Nous allons examiner trois principes de la justice de Dieu :

  1. Pécher contre Dieu est plus grave que pêcher contre l’homme.
  2. Un péché commis en connaissance est plus grave qu’un péché commis par ignorance.
  3. Le châtiment est toujours proportionnel à l’offense.

Péché contre Dieu ou l'homme

Quel est le plus grand péché ? Sans nul doute c’est celui qui brise le plus grand commandement. Jésus fut très clair à ce sujet : « Aimer le Seigneur Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toutes tes forces. C’est le plus grand et le plus important commandement. Le second est semblable au premier Aime ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37-39)

Le plus grand péché est le péché contre Dieu. Le péché contre l’homme vient en second. Bien évidemment, l’homme a inversé les priorités. Pour l’être humain, péché contre l’homme est le plus grand péché. Pécher contre Dieu est moins important pour la logique humaine, la grande masse des meurtriers de l’histoire était les plus grands pécheurs et s’il y a une vie après, ils subiront le plus grand des châtiments.

Les dix commandements nous apportent la même conclusion. Les quatre premiers commandements sont en lien avec le péché contre Dieu. Les six derniers avec le péché contre l’homme. « Tu ne tueras pas » est le 6ème commandement et non le premier.

Réexaminons maintenant les paroles de Jésus : « C'est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. ​Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle (ou monde) ni dans le siècle (ou monde) à venir » (Matthieu 12:31-32).

Comparons ceci avec Hébreux 6 : 4-6 : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, ​qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. »

Ces deux passages parlent du péché contre Dieu.

Les paroles de Jésus dressent un contraste entre le péché à l’égard de l’homme et le péché à l’égard de Dieu. Jésus employa la phrase ben adam, ce qui signifie littéralement Fils de l’Homme soit un idiome hébreu pour dire être humain. Il employa souvent cette expression pour faire référence à lui-même.

Le péché contre la connaissance

Jésus fut très clair à ce sujet : le péché commis par ignorance est beaucoup moins blâmable que le péché commis avec connaissance. Il prononça ces paroles : « ​Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups » (Luc 12:47-48).

Dans ses instants d’agonie, Jésus pria : « Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23:34).

Des millions de personnes dans les pays dits païens sont mortes sans avoir entendu parler du nom de Jésus ou avoir lu un seul mot de la Bible. Leur châtiment sera plus léger que ceux de nos contrées qui ont entendu et lu, mais n'ont pas obéi.

Un passage du livre des Hébreux illustre puissamment à la fois le péché contre Dieu et le péché contre l’homme: « Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins; de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce? (Hébreux 10:26-29).

Proportionnel à l'infraction

Dans tous les pays civilisés, le châtiment est proportionnel aux offenses. Dépasser la vitesse permise pour quelques kilomètres par heure n’est pas une infraction très lourde. Sans doute une amende de 50 euros. Un chapardage ou un vol à l’étalage est légèrement plus grave et sera puni d’une peine un peu plus lourde. Le vol à main armée est beaucoup plus grave et entraine vraisemblablement la sentence de la prison. Le vol et le meurtre peuvent conduire à de longs emprisonnements. Quelques pays ont conservé la peine de mort pour tout acte de meurtre. Le châtiment est toujours proportionnel à l’offense. Pourrait-il en être moins envers Dieu ? »

Dans plusieurs pays musulmans exercent le droit de la peine de mort pour cause de blasphème envers le Prophète ou le Coran, ou le fait de quitter la religion musulmane ; mais peu de gens en dehors de ces pays considèreront cela comme un acte de justice.

Au travers de toute la Bible, le châtiment reste proportionnel à l’offense.

Exode chapitre 21 dresse la liste des différents châtiments au regard des différentes offenses. De nombreuses infractions différentes sont décrites dans ce chapitre, qu’il s’agisse d’animaux, d’esclaves ou autres humaines et, dans chaque cas, le châtiment est proportionnel à l’outrage. Les plus célèbres mots connus sont « œil pour œil, dent pour dent ». L’intention de ces paroles n’est pas d’encourager à la revanche mais de donner une limite à celle-ci, en proportion du dommage subi. Le dommage accidentel est toujours traité moins sévèrement qu’un dommage commis délibérément.

Dans Matt 11:20-24 Jésus fait allusion aux villes qui furent témoins de son action puissante, et ne se sont pas repenties. Il leur dit : « Au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traités moins sévèrement qu’elles ». Une fois encore, il est question de progression dans l’exercice du châtiment.

Le péché impardonnable

Quel est donc ce péché impardonnable ? Jésus le décrit comme un blasphème contre le Saint-Esprit. Le contexte de Matthieu 12:22-32 décrit les Pharisiens disant à Jésus qu’il chasse les démons par Belzébul, le prince des démons. Les Pharisiens virent de leurs propres yeux la puissance du Saint-Esprit œuvrant à travers Jésus pour chasser les démons et attribuaient ceci au diable. Ils étaient manifestement en train de pécher contre Dieu et contre la connaissance. Ils ne pouvaient nullement justifier leurs propos devant Dieu. Cela constituait un blasphème contre le Saint-Esprit. Il s’agissait du péché impardonnable.

Pardon

Le mot français pardonner dans le Nouveau Testament est une traduction du verbe grec ἀφιημι (aphiemi) duquel la signification première est d’envoyer au loin. Le pardon est le fait d’envoyer au loin toute sorte de péché.

Chaque année, à la période des expiations dans l’Israël biblique, le Grand Prêtre étendait ses mains sur un bouc (bouc émissaire) sur lequel il confessait les péchés du peuple. Le bouc était alors envoyé au désert, portant sur lui les péchés du peuple (Lev 16:21). Tout à la fois, le Grand Prêtre et le bouc étaient des représentations de Jésus qui offrit lui-même sa vie pour les péchés des peuples. Cette cérémonie avait lieu tous les ans en raison des péchés que le peuple avait commis durant l’année écoulée. Mais Jésus quand il mourut au Calvaire, remplit la dernière offrande pour les péchés du monde entier.

Nous devons regarder plus en détail la signification du mot pardonner. Jésus enseigna à ses disciples cette prière « Pardonne nos dettes comme nous voulons aussi pardonner à nos débiteurs » (Matt 6:12). (L’emploi du mot Dettes est la signification normale du mot grec ὀφειληματα.) Quand une dette est épongée, le débiteur n’a plus rien à payer. Si c’est le contraire qui se passe, il doit s’acquitter entièrement de cette dette. Mais quand il a payé, que ce soit peu ou beaucoup, le problème est clos. La dette n’a pas été pardonnée, elle est simplement oubliée.

Jésus a développé cette simple prière dans l’histoire rapportée dans Matthieu 18:23-34. Un serviteur devait une grosse somme d’argent à son maître. Le serviteur supplia le maître pour obtenir miséricorde, ce dernier lui remit sa dette. Magnifique ! Il n’eût pas à payer cette dette. Ce serviteur sortit et rencontra sur son chemin un compagnon qui lui était redevable d’une petite somme. Alors que ce compagnon ne pouvait payer, il le menaça de le faire conduire en prison jusqu’à ce qu’il se soit acquitté de sa dette. Quand le maître eut vent de cela, il fut furieux and jeta son serviteur en prison jusqu’à ce qu’il ait payé la totalité de sa dette. Le châtiment fut sévère, mais à la fin il redevint à nouveau un homme libre.

Les personnes qui sont pardonnées sont libres. Elles n’ont plus aucune dette à payer. Celles qui ne sont pas pardonnées doivent payer leurs dettes en totalité. Mais, à partir du moment où elles s’en sont acquittées, elles sont également libres.

La dette envers Dieu représente le péché. De toute évidence, nous ne devons pas d'argent à Dieu. Les dettes peuvent être grandes ou petites, mais dans tous les cas, si la dette n’est pas pardonnée, le montant exact dû doit être payé, ni plus ni moins. Le concept de châtiment illimité – tourment éternel- ne peut se défendre.

Quelle est la nature de ce châtiment et quand prend–t-il place ? Est-ce dans cette vie ou dans la vie à venir ? Ou dans ce monde ou dans le monde à venir ?

Ceci nous ramène au problème de la traduction juste concernant les propos de Jésus. Nous allons revenir maintenant à cette question.

QUELLE TRADUCTION EST LA BONNE

Quelle est la meilleure traduction concernant les paroles de Jésus ? A-t-il parlé de ce monde ou du monde à venir ou a-t-il évoqué ce siècle ou le siècle à venir ?

Ce lien de Matthieu 12:32 fournit environ 60 traductions anglaises de ses propos. Environ la moitié de ces traductions indiquent age (siècle) à venir et la plupart des autres world (monde) à venir ou life (vie) à venir ce qui signifie en fait la même chose. Toutes les anciennes versions utilisent l’expression monde à venir tandis que la plupart des plus récentes stipulent siècle (siècle) à venir.

Le problème vient du mot grec αἰων (aion) duquel nous obtenons le mot français éon. J’ai déjà écrit un article Αἰων and עֹלָֽם (olam), au sujet des différentes signifcations et usages du mot grec αἰων. Franchement, siècle et monde sont tous deux des traductions correctes.

Les parles de Jésus, comme rapportées dans Matt. 12 : 22 sont : “οὔτε ἐν τούτῳ τῷ αἰῶνι (cet éon) οὔτε ἐν τῷ μέλλοντι (à venir)”. Mais, bien sûr, ce n’est pas ce que Jésus dit, parce qu’il parlait en hébreu et non en grec. Les phrases équivalentes, tant dans l’hébreu ancien que moderne, sont “ha-olam ha-ze” (העולם הזה) et “ha-olam ha-ba” (העולם הבא) - “cet olam” et “le olam à venir”.

(Un jour, j’ai entendu quelque recommandation faite à l’attention des chauffeurs israéliens. “Il est préférable d’arriver tard dans ha-olam ha-ze (ce monde-ci) que trop tôt dans ha-olam ha-ba (le olam à venir)”! Cela fait clairement référence à ce monde et le monde à venir!)

Alors, comment les anciens commentateurs interprétaient-ils ces mots hébreux ? « Le monde à venir » ou « le siècle à venir » ? La réponse surprenante est l’acceptation des deux interprétations !

Pourquoi Dieu a-t-il permis une telle confusion et un manque de clarté à propos des Ecritures ? Et je crois que cet exemple est loin d’être le seul. Je crois que Dieu a de bonnes raisons. Beaucoup de vérités dans les Ecritures sont cachées jusqu’au temps où il décide de les révéler. Et même alors qu’elles restent « cachées aux sages et aux intelligents » et qu’elles soient révélées seulement à ceux à qui Dieu choisit de les révéler.

Je crois que les deux interprétations - le monde à venir et le siècle à venir - peuvent être valables dans différents contextes. Le siècle à venir peut être appliqué au peuple d’Israël au niveau national. Le monde à venir peut s’appliquer à tous à un niveau individuel. Nous allons maintenant explorer ces deux différentes interprétations.

Rejet et Restauration d’Israël

Si nous examinons les paroles de Jésus pour exprimer ce siècle et le siècle à venir, nous devons nous demander quoi et quand furent ces siècles ? Quand ont-ils commencé et quand finiront-ils ? A quelles périodes de l’histoire les siècles anciens se sont terminés et les nouveaux ont-ils commencé ? Quels furent les moments de transition de l’histoire les plus significatifs ?

Sans aucun doute, le plus grand évènement de toute l’histoire fut la mort et la résurrection de Jésus-Christ. La conséquence immédiate de sa mort et de sa résurrection fut qu’à la dispensation du Saint-Esprit à la Pentecôte un nouveau siècle a commencé.

Ainsi, lorsque Jésus a parlé de ce siècle, il faisait référence au siècle qui devait bientôt se terminer avec sa mort; et quand il parlait du siècle à venir, il parlait du siècle nouveau qui allait bientôt commencer à la Pentecôte.

Cette interprétation correspond étroitement aux paroles prononcées par Jésus. Il a dit, « tout péché et blasphème sera pardonné aux gens » et « quiconque dit un mot contre le Fils de l'homme sera pardonné ». Peu de temps après, les Juifs et les Romains ont commis ensemble un terrible péché. Ils ont fait mourir le Fils de Dieu. Ce péché était-il pardonnable ? Oui, selon les paroles de Jésus, ça l'était. Jésus a même dit : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font ».

Que se passe-t-il dans « le siècle à venir » - le siècle qui commença à la Pentecôte ?

Jésus, le Fils de l’Homme, a quitté la terre et à sa place le Saint-Esprit est venu. Avec cette venue, vint l’opportunité d’immenses bénédictions, mais aussi les dangers d’accomplissement des paroles de Jésus, en blasphémant contre le Saint-Esprit et en commettant donc le péché qui est impardonnable.

Que firent mes ancêtres, le peuple juif ? Ils virent de leurs propres yeux les actions étonnantes de la part de Dieu. Ils virent les malades guéris, les morts ressuscités et le paralytique marcher. Ils entendirent le don miraculeux du parler en langue. Ils virent la vie transformée du simple pêcheur de Galilée. Et qu’elle fut leur réponse ? La plus grande partie refusa de croire et rejetèrent ce mouvement du Saint-Esprit. Ce qui constituait un blasphème contre le Saint-Esprit. Il s’agissait du péché qui ne peut être pardonné.

Le jugement de Dieu tomba et le peuple juif fut expulsé de sa terre et dispersé aux quatre coins du monde. Là, ils demeurèrent incroyants jusqu’à ce que la fin de ce siècle ne vienne.

Un Siècle Nouveau

Avons-nous atteints maintenant la fin de ce siècle passé ? Sommes-nous entrés dans un siècle nouveau ? Je crois que, oui, c’est une forte évidence.

Durant les 100 dernières années, le monde a pris des voies de changement inimaginables. Mes grands-parents grandirent dans un monde sans aéroplane, sans voiture, ni télévision ou radio, ni téléphone, ni smartphones et sans internet ! Quiconque mourut avant le début du 20ème siècle n’aurait pu imaginer le monde actuel dans lequel nous vivons. S’ils l’avaient pu, ils auraient déclaré d’une seule voix que nous étions entrés dans un nouveau siècle.

La chronologie biblique évoque le même phénomène. Le sujet est compliqué et différentes recherches sont en désaccord sur plusieurs points. Une chose cependant est claire : si nous additionnons les années rapportées dans les Ecritures hébraïques (soit l’Ancien Testament) nous trouvons qu’il y a 4000 ans d’Abraham à Jésus et environ 2000 ans après sa venue jusqu’à maintenant. En d’autres termes, 6000 années à partir d’Adam jusqu’à maintenant. (j’ai parlé en détail de ces faits dans l’étude Bible Chronolgy ainsi que The Year of Jubilee.) « Un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour » (2Pierre 3:8). Six jours se sont maintenant écoulés et nous sommes sur le point d’entrer dans le 7ème, qui est le Jour du Seigneur.

Quand nous prenons en compte l’existence du peuple juif, nous découvrons que trois faits extraordinaires se sont produits au siècle passé :

Toutes ces choses illustrent le fait que, aux yeux de Dieu, nous sommes maintenant entrés dans un nouveau siècle.

Rejet et Restauration

Quelle est la situation du peuple juif maintenant ?

Paul prophétisa à propos du devenir des Juifs dans la Lettre aux Romains.

Il a voyagé à travers tout l’empire romain, prêchant le message de l’évangile partout où il se rendait, en premier lieu pour les Juifs puis pour les Gentils. La plupart des Juifs ont rejeté son message, mais beaucoup de Gentils l’acceptèrent.

Quand, finalement, Paul atteignit Rome, il convoqua les leaders juifs pour essayer de les convaincre à partir des Ecritures que Jésus était le Messie (Acts 28:17-28). La plupart d’entre eux rejetèrent son message. Ses derniers propos à leur égard furent de leur dire : « Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu'ils l'écouteront. »

Paul comprit que Dieu avait temporairement rejeté le peuple juif ; mais qu’il avait aussi prévu sa restauration.

Il écrivit : « un durcissement temporaire est tombé sur Israël jusqu’à ce que la plénitude des gentils arrive à son terme. Et alors tout Israël sera sauvé » (Rom 11:25,26).

Le châtiment tombé sur le peuple juif était-il proportionnel à leur péché ? La Chronologie biblique fournit une réponse intéressante. 2000 années lunaires séparèrent la naissance d’Abraham de la mort et la résurrection de Jésus. Durant ce temps, ils rejetèrent en permanence leurs propres prophètes et, finalement, Jésus et ses premiers disciples.

Une période de temps similaire ont séparé le commencement et la fin de leur exil de leur Terre Promise. Le châtiment fut étroitement proportionnel à leur péché. Ce châtiment est maintenant terminé et de nombreux Juifs sont retournés dans leur pays. Dieu est juste.

Bénédiction au Monde

Dieu dit à Abraham : « toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité » (Gen 26:4). Et, bien évidemment, nous avons vu l’accomplissement de ces paroles. L’accomplissement initial est, sans aucun doute, accompli en Jésus Christ, qui devint le Sauveur du Monde ; mais le second accomplissement se trouvait déjà dans les Ecritures. Chaque rédacteur de la Bible, à l’exception de Luc, était un descendant d’Abraham. Ces écrits ont été traduits en un nombre important de langues connues dans le monde entier.

La bénédiction du peuple juif au monde entier est-elle maintenant achevée ? Non, selon l’apôtre Paul. Il écrivit : « Car si leur rejet signifie la réconciliation du monde, qu’en sera-t-il lorsqu’ils l’accepteront ? Ce sera le passage de la mort à la vie » (Rom 11:15).

Mais quelle est la nature de cette bénédiction ?

Des scientifiques juifs, plus précisément des physiciens, médecins et informaticiens, ont apporté une incroyable bénédiction matérielle au monde. Les sites10 Jewish inventions that changed the world et List of Israeli inventions fournissent des listes extraordinaires d'inventions juives et israéliennes.

Mais, est-ce à propos de cela que Paul a prophétisé ?

Non ! Je crois que Paul évoquait les bénédictions spirituelles. Comme de plus en plus de Juifs découvrent Jésus comme leur Messie, je crois qu’ils seront en mesure d’apporter une indescriptible bénédiction spirituelle au reste de l’humanité.

Châtiment et Restauration Individuel

Nous avons abordé le rejet et la restauration du peuple juif. Nous allons maintenant considérer le problème du châtiment individuel et personnel et la restauration. Nous allons considérer la nature et la durée de ce châtiment et la restauration qui en découle dans l’union avec Dieu.

Nature du châtiment

Quelle est la nature de ce châtiment ? La bible fournit peu d’indications claires au sujet de la vie au-delà. Il a des centaines de références au royaume des cieux, mais celles-ci se réfèrent au royaume céleste plutôt qu'à l'au-delà. Paul parla des combats avec les forces spirituelles du diable dans les lieux célestes (Ephésiens 6 : 12). Le français, comme beaucoup d’autres langues, utilise deux mots différents pour désigner les cieux et le ciel. L’hébreu et le grec ont chacun un seul mot pour désigner les deux sens (שָׁמַיִם - shamayim and οὐρανος – ouranos- qui sont presque toujours utilisés au pluriel. Bien souvent, ce serait mieux de les traduire par ciel. La phrase « aller au ciel » ne se rencontre pas une seule fois dans toute la Bible. Jésus dit à Nicomède que sans la nouvelle naissance il ne peut jamais voir le royaume des cieux ni le pénétrer (Jean 3 : 3-5); mais il parlait au sujet d’une expérience présente que Nicomède ne connaissait pas et dont il n’avait jamais entendu parler et non de ce qu’il advient après la mort.

Ainsi, peu de passages de la Bible parlent ouvertement de la vie après la mort. La plupart d’entre eux proviennent soit de la bouche de Jésus lui-même, ou soit du livre de l’Apocalypse.

Jésus se servit de deux mots différents pour évoquer la vie après la mort. Dans Matthieu 18 : 9 il dit : « Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne. ». Gehenna ou gei hinnom (vallée de Hinnom) était le nom du dépotoir situé en dehors de Jérusalem, où « leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point. »

Dans l’histoire de l’homme riche et de Lazare, (Luc 16:19-24), l’homme riche alla aux Hadès, où il fut tourmenté dans les flammes.

Dans le Livre de l’Apocalypse, nous voyons à plusieurs reprises le terme de lac de feu et de sulfure brûlant. Voir Apocalypse 14 : 10 et Apocalypse 19 : 20.

Dans pratiquement toutes ces références du livre de l’Apocalypse, il est parlé de feu et aussi de sulfure. Je dois insister sur le fait que ceci est langage imagé. Un esprit ne peut être tourmenté par une substance physique. Le Feu et le sulfure sont tous deux des agents de nettoyage et une image montrant clairement un processus de purification que doivent subir les pécheurs non repentis.

L’intensité de la purification dépendra de chaque personne. Dieu est un juge juste. Le châtiment sera toujours proportionnel aux péchés commis et à la situation du pécheur.

Le châtiment prend fin quand la purification est complète.

Durée du châtiment

Quelle est la durée du châtiment ? Les traductions traditionnelles de la Bible disent qu’il est éternel. Mais, comme nous l’avons vu, le mot grec αἰων (aion) est ambigüe dans sa signification et rien ne montre que ce tourment éternel soit proportionné en fonction du péché commis lors d’une brève vie sur terre.

Pour rajouter à ceci, le temps, comme l’a dit Einstein, est une partie du continuum espace-temps et est relatif plutôt qu'absolu. L’espace et le temps ne sont pas indépendants l’un de l’autre, mais liés ensemble. Dieu, en tant que Créateur de l’Univers, est clairement en dehors de l’univers et non une part de celui-ci. Il n’est pas une part de l’espace qu’il a créé. Si le tempse et l’espace sont liés ensemble, alors Dieu doit aussi clairement être hors du temps. Ainsi, le temps dans le monde spirituel ne peut avoir la même signification que le temps sur terre.

Tout châtiment juste est proportionnel à l’offense qui a été commise. Si l’offense n’est pas pardonnée, la peine doit être payée. Mais quand la peine a été payée, le crime est alors oublié.

Sommaire

Résumons ce que j’ai dit.

Comme Paul le dit, « tous ceux qui ont péché se sont éloignés de la gloire de Dieu » (Romains 3 : 23). Chaque membre de la race humaine, excepté un, a été un pécheur. En outre, « le salaire du péché c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu est la vie éternelle en Christ Jésus notre Sauveur » (Romains 6 : 23).

Quelques uns de la race humaine se repent et reçoit le don de la vie éternelle. D’autres continuent dans leurs péchés.

A tous ceux qui se repentent Jésus utilise les paroles : « Aujourd’hui, vous serez avec moi au Paradis » (Luc 23 : 43). Il a porté leurs péchés au Calvaire.

Ceux qui ne se repentent pas doivent porter leurs propres péchés. Mais quand ils ont porté leurs péchés, et reçu le châtiment correctif adéquat, ils seront alors réconciliés avec Dieu.

Conclusion

J’ai démarré cette étude en considérant le choc apparent entre la foi dans une Réconciliation Universelle, dont un grand nombre est maintenant au courant, et l’enseignement de Jésus au sujet du péché impardonnable. Comment les deux aspects peuvent être conciliables ?

Nous nous trouvons alors devant quelque ambiguïté quant aux paroles de Jésus. Evoquait-il le monde à venir ou le siècle à venir? Dans cette étude, j’ai interprété ses propos comme valables pour les deux interprétations.

Le peuple d’Israël pécha contre Dieu en rejetant en premier lieu ses prophètes et puis Jésus lui-même. En tant que peuple, ils sont entrés dans un exile long et amère, chassés de leur terre jusqu’à ce que leur dette soit totalement payée. Nous sommes entrés maintenant dans une nouvelle phase et le temps de leur restauration est venu.

Ceci valable également, je crois, au niveau individuel et personnel. « Béni est celui dont la transgression est pardonnée, dont le péché est couvert par le pardon » (Psaume 32 : 1); mais ceux qui ne sont pas pardonnés doivent payer la peine de leurs péchés. Quand la dette est payée, le péché est alors pardonné et ils constituent le reste de la race humaine qui, finalement, sera réconciliée avec Dieu.