Ciel, Paradis, Enfer,

Shéol, Hadès et Géhenne

Introduction

Pour le commun des mortels , les notions du ciel et de l'enfer sont assez rudimentaires. Le ciel est un lieu merveilleux où les bonnes personnes vont quand elles meurent. Il y là a un ciel bleu, des champs verts et beaucoup de belles fleurs et d'arbres fruitiers. L'enfer est un lieu horrible où vont tous les méchants pour y être tourmentés par le feu et le soufre pour toujours et à jamais.

Pour les personnes croyant en la Bible, l'enseignement sur le sujet est similaire, bien que plus clairement défini. Les gens qui ont accepté Jésus comme Sauveur vont au ciel quand ils meurent. Ceux qui l'ont rejeté vont en enfer. Et quelque soit le lieu, ils y resteront pour toujours et à jamais. Bien sûr, tant de personnes à travers l'histoire n'ont jamais entendu parler de Jésus et n’ont donc jamais pu ni l’accepter ni le rejeter. Les avis divergent quant à ce qui va leur arriver.

Mais étonnamment, ni l'hébreu (la langue de l'Ancien Testament) ni le grec (la langue du Nouveau Testament) n'ont de mot clair pour le ciel ou pour l'enfer. Dans cet écrit, nous étudierons les mots hébreux Paradis, Shéol et Géhenne et le mot grec Hadès, ce qui permettra d’arriver à une compréhension autre et révolutionnaire quant à l'ensemble du sujet.

Différentes langues européennes

Différentes langues européennes traduisent les mots Paradis, Shéol, Hadès et Géhenne de bien de différentes manières. Les termes « ciel et enfer » soulèvent des problèmes particuliers.

L'anglais a, pour cela, deux mots distincts, heaven et sky là où le français et l'espagnol, comme l'hébreu et le grec, n'ont qu'un seul mot, ciel.

Le mot anglais hell vient de la mythologie nordique et est un lieu gouverné par une déesse maléfique. Hell est une très mauvaise traduction car elle regroupe à la fois les mots Shéol et Hadès. Le français utilise, lui, le mot enfer, ce qui semble être une meilleure traduction.

Au cours des 100 dernières années, la plupart des travaux d'évangélisation et d'enseignement biblique dans bien des pays ont été effectués par des missionnaires anglophones. Tout en ayant accompli un excellent travail, ils ont apporté avec eux un enseignement erroné résultant de mauvaises traductions anglaises concernant certains mots de la Bible, en particulier les mots heaven et hell.

שְׁאֹל (Shéol)

Plusieurs traductions de Bibles françaises traduisent le mot hébreu Shéol par le séjour des morts. Ceci est une traduction exacte. Certaines traductions anglaises le traduisent par hell, ce qui est très trompeur. Hell dans l'esprit de la plupart des gens est un lieu de punition et de tourment, alors que Shéol est complètement neutre. Comme l'a dit Job, « Le petit et le grand sont là, et l'esclave est libre de son maître » (Job 3:19).

La première partie des écritures hébraïques n'exprime aucun concept en ce qui concerne l’au-delà : : pas de punitions pour les méchants et pas de récompenses pour les bons. Plus tard, comme dans Daniel 12:2,3, nous retrouvons le concept de résurrection avec des châtiments pour les méchants et des récompenses pour les justes.

Le mot Shéol vient du verbe שָׁאַל (cha'al) signifiant enquêter. C'est peut-être parce que nous demandons où sont les morts, mais quant à la réponse nous n’en savons rien.

ᾅδης (Hadès)

Hadès est l'équivalent grec du shéol hébreu. Tout au long de la LXX (la traduction grecque de l'Ancien Testament), Shéol est presque toujours traduit par Hadès. Le mot Hadès vient d'une racine qui signifie invisible. Hadès est le monde invisible des morts.

Le Sheol et l'Hadès contenaient tous les morts, bons et mauvais ; mais dans le Sheol, ils étaient simplement morts, alors que dans l'Hadès, ils continuaient à exister consciemment.

Pour les bonnes personnes, Hadès était un lieu de bonheur ; pour les mauvais c'était un lieu de misère. Dans le Nouveau Testament, Jésus décrit l'homme riche comme étant tourmenté dans l'Hadès.

Plusieurs Bibles françaises traduisent Hadès, comme Shéol, par le séjour des morts. D'autres traductions laissent Hadès comme Hadès.

Dans Matt 16:18, Jésus a dit : « tu es Pierre, et sur ce roc je bâtirai mon Église, et les portes de l'Hadès ne prévaudront pas contre elle ».

Γεενα (Géhenne)

Certaines Bibles françaises ont traduit γεενα par enfer. D'autres le laissent comme Géhenne. Ce mot n'apparaît que 12 fois dans le NT, dont 11 sont de la bouche de Jésus lui-même.

Qu'est-ce que la Géhenne ?

Géhenne est en fait la phrase hébraïque גֵּי הִנֹּם (Gei Hinom) translittérée en grec par γεενα. Gei Hinom signifie la vallée de Hinom qui est une vallée à Jérusalem. En fait, si vous tapez Hinom dans Google maps ou votre Satnav, il vous y conduira !

Cette vallée de Hinom était un lieu où les enfants étaient sacrifiés en holocauste au dieu cananéen Moloch. (Voir 2Rois 23:10, 2Chr 28:3, 2Chr 33:6, Jer 7:31 and Jer 32:35.) Deux méchants rois de Juda, Achaz et Manassé, ont tous deux fait cela parmi leurs nombreuses autres mauvaises actions. Plus tard, cette vallée est devenue un lieu de sépulture (voir Jer 7:31).

Jésus fait référence à la Géhenne dans le passage suivant : « Et si ta main te fait pécher, coupe-la. Il vaut mieux pour vous entrer dans la vie estropié qu'à deux mains pour aller à la Géhenne, au feu inextinguible. Et si ton pied te fait pécher, coupe-le. Il vaut mieux pour vous entrer boiteux dans la vie que les deux pieds pour être jeté dans la géhenne. Et si ton œil te fait pécher, arrache-le. Mieux vaut pour vous entrer dans le royaume de Dieu avec un œil qu'avec deux yeux pour être jetés dans la Géhenne, "où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas" » (Marc 9:43-48).

Très clairement, ce passage ne peut être pris au pied de la lettre. Il n'est pas question que Dieu veuille que les gens se coupent les mains ou les pieds ou s'arrachent les yeux ; et en aucun cas les gens qui ne mutileront pas ces parties offensantes de leur corps ne seront emmenés à Jérusalem et jetés physiquement dans la vallée de Hinom (Géhenne) ! Nous devons chercher un sens spirituel à ces paroles de Jésus.

Les mains parlent de nos actions ; les pieds parlent des endroits où nous allons ; les yeux parlent de ce que nous regardons. N'importe lequel d'entre eux peut nous amener à pécher.

L'étang de feu et de soufre

Il n'y a aucune mention de la Géhenne dans les écrits de Pierre, Paul ou Jean, mais nous trouvons quelque chose de rapprochant dans le livre de l'Apocalypse. Les passages suivants mentionnent tous un étang brûlant de feu et de soufre : Ap 19:20, Ap 20:10, Ap 20:14, Ap 20:15, Ap 21:8.

Ap 21:8 dit : “Mais quant aux lâches, aux infidèles, aux détestables, quant aux meurtriers, aux impudiques, aux enchanteurs, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, qui est la seconde mort.”

La géhenne (la vallée de Hinom) et l'étang de feu parlent d'endroits où le feu brûle continuellement. Les deux étaient probablement des lieux d'activité volcanique, l'un étant une vallée et l'autre un étang. Les deux sont clairement des images de réalités spirituelles, plutôt que d'être interprétés littéralement comme des lieux physiques. Un esprit humain ne peut pas être brûlé dans un feu physique, et certainement pas pour toujours.

Paradis - פַּרְדֵּס - παράδεισος

Quelle est la signification du mot paradis ? Pour nous, cela signifie probablement un lieu de grande beauté et de bonheur ; mais ce n'est pas son sens originel. A l'origine, c’est un mot persan signifiant un espace clos pour la culture de fruits; en d'autres termes, un verger ou un vignoble.

Il est utilisé 3 fois dans l'Ancien Testament dans ce sens dans Neh 2:8, Eccl 2:5 and Cantique 4:13 et le plus souvent traduit verger.

Dans le Nouveau Testament, le mot hébreu פַּרְדֵּס (Pardes) est translittéré en mot grec παράδεισος (paradeisos) puis en français et dans d'autres langues sous le nom de Paradis.

Le paradis n'est pas un autre nom pour désigner le ciel. C'est un autre nom pour nommer le Jardin d'Eden. Cela ressort clairement d'Apocalypse 2:7 : « Au vainqueur, je donnerai de manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu ». L'arbre de vie était dans le jardin d'Eden.

Dans Gen 2:8,9, nous lisons : « Et l'Éternel Dieu planta un jardin en Éden, ... et du sol l'Éternel Dieu fit pousser tout arbre agréable à voir et bon à manger. L'arbre de vie était au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal ». Tous les arbres fruitiers et aucune mention de fleurs ! L'Eden n'était pas un jardin avec de belles fleurs, comme on aurait pu le croire, mais un verger plein de fruits délicieux !

Le mot grec παραδεισος apparaît seulement trois fois dans le NT : Luc 23 :43, 2Cor 12:3-4 et Ap 2:7. Jésus dit au criminel crucifié à côté de lui : « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis ». L'homme aurait compris cela comme signifiant le Jardin (Verger !) d'Eden.

Paraboles

Nous avons considéré les significations littérales de Shéol, Hadès, Géhenne et Lac de Feu. Nous ne pouvons pas comprendre leurs véritables significations si nous ne comprenons pas que Jésus a parlé en paraboles ; non seulement Jésus a parlé en paraboles, mais beaucoup d'autres choses aussi dans la Bible sont des paraboles qui ne peuvent pas être comprises littéralement.

Jésus a parlé en paraboles, mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Cela signifie qu'il a parlé des réalités spirituelles en termes terrestres.

Regardons quelques exemples :

Nous connaissons tous la parabole du semeur (Matthieu 13:3-8). Jésus a raconté une histoire simple au sujet d'un semeur semant des graines dans quatre types de sol différents. Cette histoire ne faisait aucune mention de Dieu, du ciel, de l'enfer ou de quoi que ce soit de spirituel ou de religieux. C'était une simple histoire de tous les jours. Même lorsque Jésus a expliqué la parabole (Matthieu 13 :18-23), il n'a utilisé presque aucun langage spirituel. Il a dit que la semence était la parole du royaume et que les oiseaux qui avaient emporté la semence étaient le malin. Encore une fois, Jésus n'a pas mentionné Dieu ou le diable ou même l'évangile. Il parlait entièrement en termes naturels.

Matthieu chapitre 13 contient sept paraboles :

Toutes ces paraboles sont de simples histoires quotidiennes. Aucune d'entre elles ne contient le mot Dieu. Toutes sont des illustrations du royaume des cieux en termes tout à fait naturels. La plupart d'entre elles commencent par les mots : « Le royaume des cieux est comme... ». Jésus donne alors une image terrestre familière, mais avec peu ou pas d'explication.

Même l'expression royaume des cieux est elle-même une parabole. Un royaume est une région sur terre gouvernée par un roi. Le royaume du ciel est un langage figuratif pour symboliser le royaume de l'esprit où Dieu règne.

Dans l'évangile de Jean, Jésus a également parlé en paraboles :

Dans chaque cas, Jésus utilisait un langage humain ordinaire et lui donnait une signification spirituelle. Dans chacun de ces cas, ses auditeurs ne l'ont pas compris. (Voir Comprendre Jésus.)

Nous devons maintenant jeter un nouveau regard sur la signification des mots ciel et enfer.

Le Ciel

Dans l'enseignement traditionnel de l'église protestante, il y a deux destinations possibles pour les personnes lorsqu'elles meurent. Soit ils vont au ciel, soit ils vont en enfer. L'église catholique romaine a également le purgatoire pour ceux qui ont besoin de purification avant de pouvoir entrer au ciel. Comme déjà dit, la langue anglaise a deux mots distincts - heaven et sky. Le ciel est la demeure de Dieu et la destination des vrais croyants. Le ciel est la zone bleue entourant la terre. Comme l'espagnol, l'hébreu n'a qu'un seul mot שָׁמַיִם (shamayim) et le grec n'a qu'un seul mot οὐρανος (ouranos) pour ces deux mots anglais.

Les croyants vont-ils au ciel et les incroyants vont-ils en enfer quand ils meurent ? Examinons quelques passages clés de la Bible.

Aller au ciel

L'expression « aller au ciel » n'apparaît nulle part dans la Bible.

Jésus lui-même n'est pas venu du ciel et il n'est pas retourné au ciel. Il est venu de Dieu et est retourné à Dieu (voir Jean 13:3).

Jésus dit au criminel crucifié à côté de lui : « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 :43).

Paul a écrit : « Mon désir est de partir et d'être avec Christ, car cela est bien mieux » (Phil 1:22-24). Comme Jésus, Paul n'allait pas à un endroit, mais à une personne.

Nicodème

Que dit Jésus à Nicodème ?

Jésus ne parlait pas de Nicodème « allant au ciel » quand il est mort. Il parlait de voir d'abord le royaume de Dieu, puis d'entrer dans le royaume de Dieu, au cours de cette vie.

Le royaume de Dieu est le monde spirituel. Nous n'avons pas besoin d'attendre de mourir pour pouvoir le voir ou y entrer. Nous pouvons le voir et y entrer maintenant, si nous sommes nés de nouveau.

Jean 14:1-3

Jean 14:1-3 est un passage biblique préféré à lire lors des funérailles : « Que vos cœurs ne soient pas troublés. Croire en Dieu; crois aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs pièces. S'il n'en était pas ainsi, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ? Et si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous soyez aussi ».

Jésus réconfortait-il ses disciples en leur assurant qu'ils iraient au ciel à leur mort ? Ou quand il est revenu ?

Jésus n'a pas mentionné le ciel dans ce passage ou ce qui arriverait quand ses disciples mourraient. Près de 2000 ans se sont écoulés et il n'est toujours pas revenu ! Ou du moins, il n'est pas venu de la manière que les disciples attendaient ou que la plupart des gens attendent encore aujourd'hui. Si vous lisez tous les chapitres 14, 15 et 16 de Jean, vous verrez que tout le contexte de ce passage est la venue du Saint-Esprit. Plus loin dans ce chapitre, Jésus a clarifié ses paroles en disant : « Mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui et ferons notre demeure avec lui » (Jean 14:23). Jésus a accompli sa promesse, non pas en emmenant les disciples au ciel à leur mort, mais en revenant le jour de la Pentecôte ! Ce jour-là, en paraphrasant les paroles de Paul dans Ep 2:6, « Dieu a ressuscité les disciples avec Jésus et les a fait asseoir avec lui dans les lieux célestes en Jésus-Christ ». (J'ai écrit en détail sur ce sujet dans La Venue du Seigneur).

Conflit au ciel

Nous devons considérer plus en détail les mots grecs οὐρανος (ouranos), qui est un nom normalement traduit ciel et son adjectif ἐπουρανιος (epouranios).

Plusieurs passages bibliques nous montrent que οὐρανος n'est pas simplement le lieu où Dieu habite. C'est aussi un lieu habité par Satan et les mauvais esprits.

Deux passages dans Éphésiens nous parlent des lieux célestes. Ep 1:3 : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis en Christ de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes ». Eph 6:12 : « Car nous ne luttons pas contre la chair et le sang, mais... contre les forces spirituelles du mal dans les lieux célestes ». Nous avons des bénédictions dans les lieux célestes ; nous luttons contre les forces spirituelles du mal dans les lieux célestes.

Apoc 12:7 nous donne le même message : « Or la guerre s'éleva dans le ciel, Michel et ses anges combattant contre le dragon. Et le dragon et ses anges ont riposté ». Le ciel, le royaume céleste, n'est pas que bonté, paix et beauté ; c'est aussi un lieu de conflit.

Eph 2:2 est similaire : « le prince de la puissance de l'air, l'esprit qui est maintenant à l'œuvre dans les fils de la désobéissance ».

Enfer

Le mot anglais hell vient de la mythologie nordique. Hel était le nom du monde souterrain où vivent les morts. Une déesse féroce, également appelée Hel, y présidait. Les gens pensaient qu'il était situé sous terre.

Le mot Hell est utilisé dans certaines traductions anglaises pour traduire à la fois le mot grec Hadès et le mot hébreu Gehenne. Hell n'est pas une bonne traduction de l'un ou l'autre de ces mots.

La plupart des Bibles françaises traduisent le mot Hadès par le séjour des morts. C'est acceptable.

Les Bibles françaises traduisent le mot Géhenne par enfer ou le laissent Géhenne.

Étonnamment, le mot Géhenne n'apparaît qu'en dehors des évangiles dans Jacques 3:6. Tout au long du livre des Actes, ni Pierre ni Paul n'ont jamais averti les gens que s'ils ne croyaient pas en Jésus, ils seraient tourmentés dans la Géhenne ou l'Hadès pour toujours et à jamais. Ils avaient mieux à enseigner que cela.

Nulle part on ne nous dit que Satan et ses anges, les mauvais esprits, vivent en enfer. De manière très surprenante, nous trouvons (dans Apoc 14:10) Jésus et ses anges supervisant le tourment des incroyants dans l'étang de feu.

Cela signifie que toute la doctrine de l'Enfer, telle qu'enseignée depuis des siècles par l'église traditionnelle, n'a pratiquement pas de fondement dans les Écritures. La Bible parle certainement de jugement et de punition pour les croyants et les incroyants, mais cela ne se rapporte jamais à un endroit appelé Enfer.

Le monde spirituel

Permettez-moi de répéter que la langue hébraïque ne dispose pas de mot clair tant pour le ciel que pour l'enfer dans le sens que ces mots ont dans les traductions modernes de la Bible. Il en est de même pour la langue grecque : pas de mot clair pour le ciel et pas de mot clair pour l'enfer.

Tous ces mots sont des images du monde spirituel ; ce ne sont pas des noms alternatifs pour le ciel et l'enfer.

Les traducteurs de la Bible ont souvent traduit selon les enseignements traditionnels de l'Eglise à propos du ciel et de l'enfer et de bien d'autres sujets également. Ces traductions sont loin de toujours refléter la vérité.

La vision traditionnelle de l'Eglise est qu'il existe deux endroits distincts appelés ciel et enfer. A la mort, chacun se rend dans l'un ou l'autre de ces lieux et y reste pour l'éternité. Ce point de vue ne vient pas de la Bible, mais de siècles de tradition ecclésiale et originaire de religions païennes.

Dans la Bible, nous trouvons Satan et ses anges dans le ciel et Jésus et ses anges dans l'enfer (l'étang de feu), aucun mot clair n’existe pour désigner le ciel ou l'enfer dans les Écritures, que ce soit en hébreu ou en grec.

Quelle est alors la bonne interprétation ? Je crois que ces deux mots grecs, οὐρανος et ἐπουρανιος, habituellement traduits ciel, se réfèrent en réalité à l’ensemble du monde spirituel. Ce monde spirituel contient à la fois le bien et le mal. Les mots Paradis, Géhenne et Hadès ne sont pas des noms de lieux, mais sont un langage imagé pour désigner différents aspects de ce monde spirituel.

Le ciel des cieux ou le ciel le plus élevé, mentionné dans 2Chron 2:6, et l'abîme, mentionné dans Apoc 9:2, peuvent être deux extrêmes de ce monde spirituel.

L'idée que tous les croyants vont à un seul endroit appelé le ciel et que les non-croyants vont tous à un seul endroit appelé l'enfer n'a aucun sens. Les incroyants ont d'énormes variations dans leur vie. Quelques-uns d'entre eux sont des gens complètement méchants qui ont vécu des vies très mauvaises. Beaucoup d'entre eux ont vécu une vie droite et ont peut-être été de fervents adeptes d'autres religions. La justice exige qu'à la mort, chacun passe à une place appropriée dans le monde spirituel.

De même, il existe d'énormes variations dans l'état spirituel des croyants. Certains ont vécu leur vie dans une profonde consécration et communion avec Dieu. D'autres ont un certain niveau de foi, mais ont vécu leur vie principalement pour le monde et pour eux-mêmes. Tous ceux-ci devraient également passer dans un endroit du monde spirituel qui soit approprié à leur développement. De là, ils peuvent progresser vers le haut jusqu'à leur éventuelle union complète avec Dieu. Jésus dit au criminel qui mourut à côté de lui : « aujourd’hui je te le dis, tu sera avec moi dans le paradis ». Jean, le disciple que Jésus aimait, a marché avec Dieu pendant encore 40 ou 50 ans, puis est allé rejoindre Jésus au plus haut des cieux. Je le crois.

L'Indien, Sadhu Sundar Singh, était un homme qui a eu de nombreuses visions. Je recommande son livre Visions of the Spiritual World (disponible sur Amazon). Il y décrit une partie de ce qu'il a vu. Dans la préface, il écrit : « Par monde spirituel, on entend tous les êtres spirituels qui progressent à travers les étapes entre les ténèbres de l'abîme et le trône du Seigneur dans la lumière ». Il a également vu le Royaume de Dieu comme un vaste royaume contenant à la fois le bien et le mal.

Nous lisons dans 1Pierre 3:18-19 qu'après la mort, « Jésus a prêché aux esprits en prison ». Nous lisons dans Héb 4:14 que Jésus « a traversé les cieux ». Nous lisons dans Ep 4:10 que Jésus « est monté bien au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses ». Nous voyons à partir de ces trois écritures que Jésus est passé de la profondeur à la hauteur de tout le monde spirituel.

Nous lisons dans 1Pierre 3:18-19 qu'après la mort, « Jésus a prêché aux esprits en prison ». Nous lisons dans Héb 4:14 que Jésus « a traversé les cieux ». Nous lisons dans Ep 4:10 que Jésus « est monté bien au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses ». Nous voyons à partir de ces trois écritures que Jésus est passé de la profondeur à la hauteur de tout le monde spirituel.

Les 7 paraboles de Matthieu 13 indiquent également la vaste gamme du monde spirituel. Regardez la parabole du filet dans Matt 13:47-50: « Le royaume des cieux est comme un filet. ... Ce sera donc à la fin des temps. Les anges sortiront et sépareront les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise ardente ». Cela parle clairement du monde spirituel plus large, plutôt que d'un endroit pur où Dieu vit avec des saints et des anges.

La parabole de la mauvaise herbe (Matt 13:24-30) est similaire, tout comme la parabole du levain (Matt 13:33). Dans ces deux paraboles, nous constatons que le ciel contient un mélange de bien et de mal.

Paul a écrit les paroles suivantes aux Colossiens : « Car tout a été créé par lui [Jésus], dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit des trônes, soit des dominations, soit des dirigeants ou des autorités - toutes choses ont été créées par lui et pour Lui... Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute sa plénitude et, par lui, de tout réconcilier avec lui-même en faisant la paix par le sang de sa croix, que ce soit sur la terre ou dans les cieux » (voir Col 1: 16-20). Ce passage parle du plan incroyablement vaste de Dieu pour créer, puis racheter et réconcilier le monde spirituel tout entier avec lui-même.

Conclusion

Nous avons considéré les significations des mots Paradis, Shéol, Hadès et Géhenne. Nous avons démontré que ce ne sont pas des noms alternatifs pour désigner le ciel et l'enfer, comme beaucoup d'entre nous ont été amenés à le croire. Ce sont plutôt des mots picturaux en hébreu et en grec relatifs à différents aspects du monde spirituel tout entier

Ce monde spirituel, bien que la plupart du temps caché à notre vue dans cette vie, est tout autour de nous. Sa variété et sa portée sont bien plus grandes que celles de notre monde actuel.

À la mort, nous nous réveillerons à la place et au niveau du monde spirituel qui nous conviennent. De là, nous continuerons notre progression jusqu'à notre éventuelle union complète avec Dieu notre Père.